La frontière a alors été visibilisée en raison du problème sécuritaire, les médias se sont concentrés sur la violence. Les informations divulguées présentent une réalité fragmentée, envisagée depuis les grands centres urbains et sur un discours de militarisation.
Ces visions biaisées ignorent les différentes réalités de vies locales qui rendent compte de la vitalité des frontières, car toutes les limites sont aussi des espaces de rencontres.
L'Equateur et la Colombie partagent 586 kilomètres de frontière, qui pendant longtemps, malgré le long conflit armé qui a secoué la Colombie, a été considérée comme une frontière paisible, composée de villages voisins et de familles réparties d'un côté et de l'autre de la frontière.
Mais les frontières réelles ne correspondent pas aux limites figées sur les cartes mais ils sont des espaces en constante transformation suite aux événements historiques construits tant par les pouvoirs centraux que par les populations locales.
La perception de la frontière a changé a partir de l'implémentation du Plan Colombie en 2000 qui s'est matérialisé par des interventions militaires multiples, principalement en zones rurales, et en fumigations aériennes massives qui ont repoussé le conflit armé vers le sud, tout en augmentant la présence militaire sur la zone frontalière.